dimanche 11 mai 2014

Un jour


Je suis installé au cœur du camp d'Aïda. Je suis logé chez l'habitant, j'ai un appartement pour moi tout seul. Il y a un balcon.



Le voyage s'est passé sans encombres, pas de problèmes à la douane. Après une petite pause à Jérusalem, je suis rentré en Cisjordanie sans franchir de checkpoint.

Une fois arrivé de l'autre côté du mur, j'ai ressenti une grande tristesse. Sûrement latente. Je me rappelle des copains habitués à venir ici qui pleuraient en arrivant Je ne comprenais pas bien ce qu'il leur arrivait.
Aujourd'hui, je n'ai pas pleuré, mais la tristesse était là. Elle était bien présente, évidente, mais toujours pas clairement explicable.

Al Rowwad Center, Abed et Murad m'ont reçu, avec du café à la cardamome.

On a discuté de nos projets, des miens ici.
Puis Murad m'a invité chez lui. Je me suis retrouvé dans un minibus entouré de Palestiniens. Tout le monde parlait arabe autour de moi, et de temps en temps des mots anglais sortaient, il fallait rester attentif, car cela voulait dire que l'on me parlait ou bien que l'on parlait de moi et que l'on voulait que je comprenne ce qui se disait me concernant.

J'étais plongé dans l'ambiance Palestinienne. Beaucoup d'humour et d'attentions.

(C'est le panneau que l'on voit en entrant en Cisjordanie. (Cette photo n'est pas de moi))

Chez Murad pendant que nous discussions avec ses sœurs, qu'il réparait le minibus et faisait de la maçonnerie, sans que je ne le sache, un repas se préparait dans la cuisine à côté. Juste pour Murad, son petit frère et moi.
Après le repas nous sommes retournés dans le salon, le père de Murad arrive, sa maman assise dans le meilleur fauteuil de la pièce (après avoir préparé notre repas) se lève spontanément, presque automatiquement, pour laisser son mari s'asseoir.

Vers 22h je me prépare à partir me coucher (je suis debout depuis 4 heures du matin), un gars que je ne connais pas commande un taxi pour moi (oui chez Murad c'est assez loin d'Aïda Camp), je décide de dire au revoir aux femmes restées dans le salon (pendant que Murad continue sa maçonnerie), à peine je rentre dans la pièce un enfant me tend mon sac et mon téléphone et la sœur de Murad (avec sa petite de 10 mois dans les bras) me dit qu'elle est triste que je parte si vite.

Dans le taxi, je repense à ma journée et je crois que je commence à comprendre un peu les raisons de cette tristesse que j'ai ressentie.

O.B.

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